Carnet d'été

Plastic Odyssey : cap sur une communication au service de l’environnement !

Développer un réseau mondial d’initiatives locales en faveur du recyclage et de la réduction des déchets plastiques, c’est l’ambition de Plastic Odyssey. Ce programme original se matérialise par le tour du monde d’un navire laboratoire. Au grès de ses escales dans les pays émergents, il va promouvoir des solutions de recyclage et développer un réseau d’acteurs et d’ambassadeurs locaux.

 

Simon Bernard, CEO et co-fondateur de Plastic Odyssey, a su, dès la genèse du projet, capitaliser sur la communication – et en particulier sur les outils digitaux – pour booster la notoriété de Plastic Odyssey et défendre la raison d’être du projet. Il nous raconte.

2021 marque le départ en mer de l’expédition Plastic Odyssey : une étape importante et concrète pour votre projet. Pourriez-vous en quelques mots nous présenter sa raison d’être ?

Simon Bernard : 2021 est effectivement une année phare pour Plastic Odyssey, car elle verra le bateau prendre la mer à la mi novembre pour trois années autour du monde. Cette expédition embarque une équipe composée de marins, d’ingénieurs, de communicants et d’experts en accompagnement entrepreneurial. L’objectif de Plastic Odyssey est pluriel. Il s’agit d’une part de diffuser des solutions de recyclage en open-source (le bateau présente une dizaine de machines dédiées au recyclage) et de transmettre un savoir-faire et des bonnes pratiques. Parallèlement à cela, Plastic Odyssey se veut un véritable incubateur pour favoriser les initiatives en faveur de pratiques de consommation plus respectueuses de l’environnement dans les pays du Sud. Ce sont des territoires qui n’ont que très peu accès au recyclage, et sont pourtant à l’origine de 90% de la pollution plastique mondiale. A chaque escale, notre équipe invite des entrepreneurs dans un esprit de collaboration pour faire avancer la recherche et accompagner la création d’initiatives durables.

 

Pour qu’une initiative comme celle de Plastic Odyssey existe, doit-elle forcément s’appuyer sur une présence médiatique forte ? Comment avez-vous appréhendé cette dimension communication pour Plastic Odyssey ?

La communication est cruciale pour nous. C’est en effet grâce à la médiatisation du projet que nous avons pu trouver des partenaires et des sponsors. Il s’agit d’un programme d’intérêt général qui n’est pas dans une recherche de profit. Le modèle ne repose donc pas sur un système d’investissement mais bien sur le soutien financier des sponsors et l’engagement humain des bénévoles. Pour faire connaître le projet, nous avons misé sur le concret et avons commencé par construire un premier prototype de 6 mètres de long. Ce bateau a ensuite fait un tour des côtes françaises. Ce sont ces premiers événements qui nous ont permis de faire connaître le programme et de communiquer largement via des relations presse, des prises de parole dans le cadre de conférences, une présence sur les réseaux sociaux… Nous avons atteint notre objectif, puisque la notoriété du projet a rapidement dépassé les frontières pour aller toucher les médias internationaux, y compris ceux de nos pays cibles.

 

Utilisez-vous également certains leviers digitaux pour transmettre vos solutions de recyclage et les bonnes pratiques en matière de réduction de la pollution plastique au plus grand nombre (et notamment auprès des populations des pays du Sud) ?

Oui, car l’objectif de Plastic Odyssey est vraiment de promouvoir au maximum une vie moins génératrice de déchets. Au fur et à mesure de l’avancée du projet et des contextes différents, nous faisons évoluer nos canaux de diffusion. On ne cible pas de la même façon des entrepreneurs béninois et des investisseurs européens. Il s’agit de s’adapter à chaque territoire et à chaque problématique, pour rayonner le plus largement et le plus justement possible. Et ça marche : nous sommes contactés par des acteurs locaux qui viennent s’informer en amont de l’étape de Plastic Odyssey dans leur pays, et souhaitent s’investir dans le projet de recherche.

Par ailleurs, nous sommes en train de développer une plateforme technique qui sera mise en ligne dans les prochaines semaines et hébergera toutes les connaissances de Plastic Odyssey et tous les plans des machines et innovations issues du programme. Nous avons l’ambition de créer un « wikipédia du recyclage plastique », accessible à tous et permettant de réunir les contributions de chacun pour faire avancer la cause. Pour l’instant, nous n’en sommes qu’à l’étape 1 de diffusion du savoir, mais nous travaillons déjà activement sur la suite. Nous allons nous enrichir des rencontres et retours des premières escales pour affiner le cahier des charges de cette plateforme collaborative.

A terme, nous espérons que le fab-lab Plastic Odyssey puisse se dupliquer sur d’autres territoires, et encourage, en synergie avec la plateforme en open-source, l’émergence d’initiatives durables et eco-responsables, la réutilisation des emballages, les pratiques comme la consigne ou la réparation… C’est ce défi qui anime tous les membres de l’équipe Plastic Odyssey au quotidien !